Tai Ji Quan (Taichi)

TAI JI QUAN, qui signifie "boxe du faîte suprême", est un art martial chinois dit « interne », s'inspirant de la philosophie taoïste, une gymnastique de santé, et une voie spirituelle. Cet art plus communément appelé Taichi en Occident emprunte son nom au symbole du Yin Yang appelé Tai Ji Tu en mandarin. Le Faîte suprême peut être interprété comme une des lois fondamentales de la création du vivant.

 

Chen Wangting (1600-1680), chef de garnison sous la dynastie Ming, dans la province du Henan, aurait créé le premier style de Taichi (style Chen) à partir de sa propre expérience militaire, de sa connaissance des arts martiaux, de la médecine chinoise et selon la philosophie taoïste.

 

Prenant ses racines dans les styles de combat anciens, il est aussi appelé l’art de longévité et est considéré de nos jours avec le Qi Gong comme un élément de la médecine traditionnelle chinoise. La pratique du Taichi étant intimement liée à la philosophie Taoïste du Wei Wu Wei (agir par le non agir), le pratiquant cherche à éviter la violence, tire vers lui si on le pousse et repoussera si on le tire.

 

Les chinois disent, Yi Rou Ke Gang, la douceur l'emporte sur la dureté, Rou Ren Xing, l'aspect souple des ligaments.  Ces principes s’intègrent avec une pratique rigoureuse et apportent le bien être. A haut niveau ils peuvent être appliqués dans les techniques martiales.

La pratique

Les principes fondamentaux du Taichi s'apprennent dans un premier temps par la posture de méditation taoïste, Zhan Zhuang qui se traduit habituellement par "posture de l'arbre"

 

Les principaux aspects techniques de cette posture, que l'on retrouvera dans tous les exercices de Taichi, sont :

  • Détendre sa masse musculaire et s'enraciner.
  • Aligner sa structure ostéoarticulaire (cf photo).
  • Avoir l'esprit calme et l'intention claire.

La posture de l'arbre est un travail statique, après une dizaine de minutes il est important de se mettre en mouvement, se relâcher en mouvement est bien plus complexe!

 

Il existe une multitude d'exercices de bases permettant d'acquérir un meilleur relâchement dans le mouvement. Ces exercices sont importants pour bien exécuter les formes appelées Tao Lu et pour bien tenir sa structure dans le travail d'opposition en Tui Shou.

 

Les Tao lu (enchaînements de mouvements d'attaque et de défense), développent la fluidité et la précision du geste. Comme pour la posture de l'arbre, le pratiquant cherche le relâchement de la masse musculaire et l'alignement de la structure ostéoarticulaire.

 

Le Tui Shou (poussées de mains), se pratique en binôme. Ces exercices sont indispensables pour développer la force interne, tester sa structure et celle de son partenaire. Sans cet échange le pratiquant peut difficilement corriger ses erreurs. De plus le travail à deux a pour vocation d'aborder les techniques martiales présentent dans les Tao lu et ainsi de développer les aptitudes au combat.

Tuishou

Littéralement, Tui signifie Pousser et Shou, Main. 

La pratique se caractérise par un large panel d’exercices permettant d’appréhender l’enjeu des forces de pression et traction des arts de lutte.

 

Dans la partie lutte libre il permet d’aborder les techniques de saisies et projections, issues du Tai Ji Quan.

 

Il existe des exercices sous forme codifiée, qui vont servir de support pédagogique pour comprendre les principes fondamentaux Peng, Lu, Ji, An… (s’entendre, dévier, presser, pousser)

 

Autant pour la pratique individuelle du taichi que pour les échanges en Tuishou, le plus important est de s'exercer en gardant à l'esprit que le corps doit être le plus détendu possible. Le relâchement, dont la fonction première est de développer la stabilité et la mobilité articulaire du corps dans son environnement (sensibilité proprioceptive), permet d’avoir un meilleur équilibre durant les échanges de lutte.

 

En terme plus martial, on entend souvent parler d'enracinement ou d’ancrage. Le fonctionnement de ce processus d'enracinement, qui est induit par le relâchement, est de faire descendre le centre de gravité du corps dans le Dan Tian du bas ventre (En médecine chinoise, centre énergétique comprenant tout le système viscéral). Plus le corps est détendu, plus la masse corporelle se ressent dans les jambes et plus la connexion des appuis au sol s'intensifie.

 

De manière générale, dans un combat le corps a tendance à se contracter, très rapidement les forces de deux partenaires ou adversaires vont être en opposition.

 

Le pratiquant de Tuishou apprend au travers du relâchement soit à neutraliser la force de l'autre tant que cela est possible, soit à absorber et rediriger cette force pour ne pas être déséquilibré, perdre ses points d'appui au sol et ne pas chuter.

 

C'est la recherche de ces sensations de neutralisation et d'absorption qui différencie le Tuishou des autres formes de luttes. Le but n'est pas l'opposition et l’exécution d'un mouvement avec puissance mais la redirection de la force de l'autre pour le déstabiliser. La pratique du Tuishou permet de développer la force interne, à savoir utiliser son corps en connexion avec le sol et avec l’autre pour lutter.

 

L’approche du Tuishou libre peut également servir à la mise en application des techniques martiales inhérentes aux formes de Taichi afin de développer le sens du combat rapproché pour la self défense.